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I

 

 

 

 

 

 

 

 

                                              La libération et l’après

 

Après la libération, au cours de la  grande Grève des mineurs, un mineur dit “on ne sait jamais ce qu’il a dans ses poches ce diable là… L’abbé Lorent. un revolver dans chaque poche.

Les grévistes, pour la plupart communistes  peignaient en goudron les portes des ingénieurs, jetaient des grès dans les carreaux, ils étaient venus une nuit jeter un grès dans notre fenêtre, mon père après enquête s’est rendu à une réunion du parti communiste, ils étaient très nombreux, car il s’agissait d’une réunion départementale, mon père a foncé jusqu’à l’estrade, il a  soulevé l’un des antagoniste et l’a obligé  à demander pardon, c’est ce qu’il a fait en disant qu’on ne lui avait pas dit qui habitaient les logements  signalés .

Plus tard, très malade il dénonça  le responsable à mon père. C’est à cette époque que François Mitterrand  envoya les tanks pour  stopper la grève. Tous les dimanches, en revenant de la messe je repassais chez ma tante L’argent faisait défaut  chez eux mon oncle voulait que sa fille travaille à la coopérative, comme d’autres filles de son âge, mais elle préféra partir travailler en Allemagne comme volontaire.   À la libération, elle fut condamnée à deux ans de prison, car elle était arrogante au tribunal, son amie Céline eut une condamnation avec sursis, car elle pleurait et demanda pardon.Ma mère demanda à mon père de la faire sortir de prison, il présenta  son rapport d’actions durant la résistance et ses décorations pour qu’elle puisse sortir de prison. Ce jour là  j’ai vu pleurer mon père. 

 Comme nous avions dans le jardin  beaucoup de légumes,  fraises, cerises, nous avions à manger. Chaque adulte recevait des paquets de cigarettes par la mairie, ma grand-mère les échangeait  pour obtenir des chaussures, du tissus, du lait en poudre,

 je me souviens  des grandes boites de lait avec le portrait d’une indienne, elle élevait des lapins, des poules, des canards, des oies , des poussins, et une dinde. Elle savait coudre et faisait des vêtements  pour  mes cousines.et moi elle nous avait fait des manteaux de fourrure avec des peaux de lapins qu’elle avait préalablement traitées.

Nous avions une grand-mère courageuse, elle cultivait le jardin et avait deux champs, un à ma tante et un à elle, qui servait à planter de la Lucerne, des betteraves, des pissenlits,  il fallait bien nourrir les lapins, les poules qui donnaient des oeufs, elle élevait l’oie  pour ma communion.  

  Elle faisait des liqueurs, je me souviens de la liqueur des moines, liqueur verte, de la confiture de fraises, cerises, de roses, de la rhubarbe, et des conserves de légumes. Elle faisait aussi de la bière. On ne manquait de rien.

De plus comme nous avions de la famille du côté de mon père à Ramsart, des fermes non loin  d’Arras qui nous vendait du beurre, du lard. au marché  noir.

 En même temps c’était une planque pour des anglais un  grand silo un peu aménagé à recevoir deux personnes pour quelques heures, un jour les allemands sont venus à la ferme,  ils recherchaient un anglais, demandant à mon vieil  oncle “ Avez-vous vu un anglais “ il répondit, quel anglais ? alors l’officier allemand répondit “si vous le voyez, votre devoir est-ce de nous avertir ? , certainement monsieur, l’allemand se retournant vers l’autre, il lui dit “les paysans sont trop bêtes  pour nous mentir, d’ailleurs ils n’oseraient pas. cela se voit tout de suite. Aussitôt parti, le vieil homme délivra l’anglais, qui lui  déclara, ma chambre était un peu iyoumide (humide). Le vieil  oncle avait un avantage, il comprenait l’allemand, mais il faisait l’innocent

Mon père emmenait Isabelle, elle passait une semaine à la ferme il y avait des filles de son âge, Françoise, Maria et Simone. Je pense que c’est  peu de temps après qu’elle partit en Allemagne.

Elle n’est plus jamais retournée à Ramsart, je pense que cette famille qui avait eu les grands-parents fusillés par les allemands n’auraient plus appréciée sa présence, sur la photo en haut au milieu des deux filles(photo)

A la libération, il y avait des prisonniers allemands derrière des barbelés d’un espace des mines, ils étaient gardés par des résistants, ma grand- mère faisait souvent des crêpes et des beignets aux pommes, alors j’allais leur en porter, parmi eux il y en avait un dont la grand-mère était française, mais elle avait été obligée de quitter la France parce qu’elle était protestante,      

Je l’ai amené plusieurs fois à la maison pour manger , il s’appelait Léo,son ami Willy également, il parlait français les résistants ne disaient rien, je les reconduisais au camp le soir. Il y en avait un qui avait mis son chapeau sur ma tête, je l’ai jeté par terre,  il avait quelque chose en lui qui me déplaisait fortement.  Léo a dit à mon père ce que j’avais fait et qu’il fallait se méfier, car il avait dit  je la tuerai avant de repartir en Allemagne, ce n’était pas un simple soldat , mais un SS et en Allemagne il était curé.  J’ai toujours correspondu avec Léo, jusqu’à sa mort. Nous étions libres, mais on manquait de certaines choses, comme le chocolat, le café, le bon pain blanc, j’allais en Belgique avec mon père. nous passions facilement la frontière, car mon père arborait la décoration du roi des Belges avec agrafe du sultan.     

De retour chez nous, il partageait avec ma tante Jeanne, elle manquait d’argent avec toute la famille à nourrir, ,je me souviens qu’un jour que ma grand-mère faisait des crêpes, elle donna un plat de crêpes que Jules devait rapporter chez lui, non seulement il en avait mangé sur place, mais  sur le chemin du retour il mangea les crêpes destinées aux autres enfants.  “ma grand-mère en fit  d’autres et les porta chez ma tante, cela l’ avait  fait rire .Jeannette, Edith, Riton et moi, nous organisions des kermesses, 

ma grand-mère faisait des crêpes, des beignets aux pommes, des gaufres à la cassonade, et ma tante faisait des madeleines, que nous vendions aux enfants  des environs. Ma cousine Edith et Riton maraudaient les fruits dans le jardin des voisins, et moi devinez un peu, je cueillais (les fleurs).  Jeannette jouait avec Régis Mathieu, il faisait le curé, et récitait la messe, il obligeait Jeannette à s’agenouiller, un jour un morceau de verre entra dans le genou, elle saignait beaucoup, j’enlevais le verre et fit un pansement avec son cache -nez, il ne fallait pas le dire aux parents. Je crois que Régis est devenu curé

 

Les résistants faisaient des réceptions,  à l’occasion de remise de médailles, des messes en hommage aux résistants morts en déportation, et ceux  tués à la libération, ma mère faisait les gerbes de fleurs, elle était très douée et nous avions beaucoup de fleurs dans le jardin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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