
La maternelle
Arriva le moment d’aller à la maternelle, l’institutrice se prénommait Constance, elle apprenait aux enfants des chansons et des poésies, avec un claquoir pour le rythme, parmi les enfants il y avait un petit garçon qui s’occupait de moi, me donnait la main, c’était Jean-claude, il avait plusieurs années de plus que moi,
Lorsqu’on m’a remis la couronne d’honneur, Jean-Claude monta sur l’estrade avec moi, je me souviens d’une chanson que nous chantions étant sur l’estrade “ l’heure s’enfuit fugitive elle passe comme un oiseau dans les grands cieux, le paresseux sommeillant sur sa tâche ne songe pas aux jours qui fuient , j’en ai fait un tableau, il y a quelques mois, la télévision a diffusé un film sur l’Allemagne, au cours de ce film j’ai entendu cette chanson en allemand, malheureusement je n’ai pas compris les paroles.
Jean-claude me reconduisait chez moi, un jour d’hiver enneigé, il faisait très froid à cette époque. dans le nord de la France .Malgré mes moufles en fourrure faites par ma grand-mère, j’avais si froid aux mains que je pleurais, il mouchait mon nez qui coulait et m’emmena chez lui disant à sa maman, nous allons la garder avec nous. elle lui répondit que ce n’était pas possible, et que mes parents ne seraient pas d’accord. Il me disait souvent “tu vois, toutes les fleurs dans les jardins ,elles sont à toi, je te les donne alors j’ allais dans les jardins cueillir les fleurs, jusqu’à ce qu’une dame m’ interroge et que je lui réponde “Jean-Claude a dit que toutes les fleurs étaient à moi, il me donne toutes les fleurs du monde”
Cette dernière en parla à mademoiselle Constance, qui parla à Jean-Claude et lui demanda de rectifier la phrase, alors il me dit “ de tout mon coeur je te donne toutes les fleurs du monde mais il faut que tu demandes aux personnes qui possèdent le jardin de te cueillir des fleurs, alors je sonnais aux portes et je demandais des fleurs. Mademoiselle Constance disait toujours “ces deux là se marieront ensemble”
Plus tard Jean-Claude me demanda en mariage, comme je refusais il entra au séminaire de Bouvigny, cela ne m’empêchais pas de sauter sur le porte- bagage de sa bicyclette en marche, lorsqu’il revenait du séminaire .Plus tard il partit en Afrique, c’est un de ses amis missionnaire qui m’annonça son décès.
. Lorsque j’ai reçu la couronne d’honneur, et de beaux livres, de retour chez moi, mon papa brûla les livres, sauf celui qui relatait l’histoire du petit chaperon rouge, blanche-neige et le chat botté et l’abc,
Mon père entra dans une grande colère, adieu l’école maternelle pour moi. c’est un instituteur René qui venait me donner des cours. Cette école maternelle des mines était pro- allemande. On voyait la photo de Pétain partout