
Suite la résistance
I
Pour faire faux bond aux allemands Théo Rabat était toujours en avance à ses rendez-vous. Il a encore était en avance lorsqu’il quitta notre famille, ma mère Camille l’a beaucoup aidée durant la résistance, lorsqu’une réunion était fixée, ma mère qui savait manier à la perfection le pendule disait si la réunion se passerait bien, de plus, je portais des messages chez Madame Olga , Berthe Dubos, François Malbranque, le marchand de vélos, quelques agents de liaison furent arrêtés et ne sont jamais revenus. J’étais le piou piuo que l’on envoie pour voir si la voie était libre, mais pas sans examen préalable, un jour, chez Malbranque, le marchand de vélo deux faux allemands ont fait semblants d’être de la gestapo, je savais très bien ce que cela voulait dire, ils m’ont frappée avec une ceinture, très fort me demandant qui m’avait remis les papiers, je répétais toujours, j’ai trouvé dans le champs, pourquoi venir ici les remettre, je devais répondre, je veux mon petit vélo, il y avait toujours un petit vélo un peu usagé qui était en réparation à ma disposition chez Malbranque, alors où partir après, je devais répondre, sur la place, rendre le sac perdu.
Sur cette place se trouvait la mairie, je ne devais pas prononcer le mot de kommandantur, car étant donné mon jeune âge, cela aurait fait leçon apprise. Tout était calculé, je me souviendrai toujours de l’homme aux bottes rouges, il me frappait plus fort que l’autre, cela me faisait mal, j’ai gardé longtemps des marques, sur les jambes , mais j’étais dure, je ne pleurais pas, mon père avait donné son accord pour vous citer un exemple, lorsque ma grand-mère me conduisait chez le dentiste, je voulais qu’il fasse l’extraction sans piqûre, je ne disais rien, comme récompense il me donnait des bonbons.
Un jour un ingénieur des mines, escorté par un officier et une dizaine d’allemands, M. Treton qui me connaissait, me demanda où habitaient un tel, un tel, un tel, je lui fis signe d’aller dans une autre direction, pendant ce temps je traversais les jardins pour les prévenir, sauf le dernier qui refusa de partir, hélas les allemands arrivèrent, l’officier compris que je les avais prévenus, il allait me tuer, mais l’ingénieur lui parla et ils partirent avec leur prisonnier qui ne revint jamais d’Allemagne.
Mes parents écoutaient les messages à la radio, quant à moi ce sont les chansons comme radio Paris ment radio Paris est allemand, c’est le père Musso qu’a perdu ses bateaux, il crie parte la fenêtre qui est-ce qui me les rendra, et c’est le père Churchill qui lui a répondu, allez Mussolini votre flotte est bien perdue, sur l’air du tra, dé ri déra et tra là là. Et n’as-tu plus confiance en ton fûrer, n’est-il pas pour toi plus grand que le seigneur, le triomphe qu’il t’a promis tu l’attends depuis 3 ans et demi, a dit Lily Marlène et bien d’autres encore, comme je chantais les chansons le long du chemin, et à l’école primaire où des voitures allemandes étaient stationnées,
La directrice affolée alla prévenir mon père adieu l’école, l’instituteur René continua à me donner des cours ainsi que ma mère. René était également dans la résistance, ce qui facilitait les choses au cas où les Allemands l’auraient repéré. Lorsque la sirène tintait au lieu d’aller à l’abri je courais dans les champs pour ramasser les longs rubans argentés qui étaient jetés hors des avions, avec ces rubans, je confectionnais des petits paniers, mais gare en revenant, c’est la fessée qui m’attendait, mais je recommençais quand même, Ma grand-mère accrochait les petits paniers sur le mur de la cheminée de la cuisine.
Mon père a caché une famille juive, le monsieur que j’appelais pépère Torcq tailleur, il faisait des vêtements pour les Anglais, mon père apportait de la nourriture. Il vivait dans un sous- sol aménagé, les murs étaient carrelés, il y avait des meubles et le confort. Il redevint tailleur au grand jour, il avait un fils qui devint tailleur comme son père.
j’allais à la messe et je passais chez ma tante, mais je n’ai jamais rien dit sur la résistance, mon père m’avait recommandée de ne rien dire, car il avait appris que ma cousine Isabelle âgée d’une vingtaine d’années et son amie Céline allaient au bal et fréquentaient les Allemands.